Stéphane, tout le monde le connait à 3quatre. C’est normal, c’est lui qui est à l’origine de l’association et qui a piloté son développement avec tous ses potes. Au four et au moulin pendant des années, Stéphane ne compte pas les heures qu’il a consacré à l’association et aux jeunes à qui il a passé la main il y a quelques années. Discuter avec Stéphane, c’est entrée dans le livre des 20 ans de l’association.

Stéphane, quelle a été l’idée directrice lors du lancement de l’association 3quatre ?

Quand nous avons lancé l’association 3quatre, l’objectif était de proposer un projet alternatif autour de la musique. Nous avions un beau collectif autour de nous, dont plusieurs membres de mon groupe de musique. L’idée, c’était de transmettre. Ce qui est génial, c’est que 20 ans après, l’association existe toujours et elle continue de transmettre.

Comment est venue cette volonté de transmettre différemment la musique ?

Personnellement, je travaillais dans le social, j’étais directeur de centre de loisirs. Je travaillais avec les ados. Et via l’expérience de ma fille, qui était inscrite au conservatoire de musique, j’avais constaté que le conservatoire, qui est une excellente formation de musique qui s’appuie notamment sur le solfège et une pratique très précise de l’instrument, a une approche très rigoureuse de la musique et que cette méthode ne pouvait pas correspondre à tous les profils que je voyais tous les jours. Personnellement, je suis musicien autodidacte, je ne connais pas le solfège et pourtant, je jouais dans un super groupe de musique. C’est comme cela que l’aventure à commencer avec les enfants des amis et d’autres collectifs de musiciens.

Comment se passaient les premiers ateliers 3quatre ?

C’était un peu la débrouille au début. Nous le faisions avec nos propres instruments. J’ai des photos des premiers ateliers patouilles avec des enfants qui jouent de la guitare avec ma propre Télécaster dans les mains. L’idée était de « patouiller ». Nous n’étions pas là pour apprendre d’un instrument, mais pour jouer de la musique. Donc tout le monde touchait un peu à tous les instruments. Et avec les petits, c’est assez facile de monter un collectif pour jouer un morceau.

Et comment cela à évoluer ?

Je dirai qu’au bout de deux années, ce sont les grands frères et les grandes sœurs de nos premiers patouilleurs, qui étaient des ados, qui nous ont demandé des « Patouilles  ados ». Et là, nous avons commencé à entrer dans une dimension « groupe ». La musique, c’est très difficile de très bien en jouer, mais c’est assez facile d’accès quand on vise de jouer « un peu » et de se faire plaisir ensemble.

3quatre, c’est aussi des soirées concerts pour les groupes, quelle est la date de la première soirée ?

Dès la première année, nous avons organisé une soirée. Car l’idée de 3quatre c’est aussi de faire la fête, de passer du bon temps ensemble. Et très vite, ces soirées, elles se sont transformées en soirée concert. La première année, nous avions « juste » organisé un atelier « patouilles » avec nos jeunes, sur scène, devant leur famille. Et comme les collectifs grandissaient, nous avons assez vite commencé les concerts. L’idée, c’était que ce soit un petit moment de bonheur pour les jeunes. Au début, nous étions avec eux sur scène pour les accompagner, car cela peut être impressionnant.

Est-ce que pendant toutes ces années il y a eu des années plus importantes pour l’association ?

Ce qui a fait grossir l’association et les soirées concerts, c’est à partir du moment où nous avons eu des groupes ado. Car les jeunes, ils étaient trop fiers de jouer sur scène et donc ils invitaient (et invitent toujours) toutes leurs familles et leurs copains. Ensuite, ce sont les adultes qui ont demandé à intégrer l’association et organiser des patouilles adultes ou pouvoir faire des répétitions accompagnées et des scènes. Nous avons dit bien entendu oui, mais nous avons demandé aux ados de venir s’occuper des jeunes lors des patouilles et aux adultes nous leur avons demandé de venir monter les scènes. D’ailleurs, le bureau de 3quatre est aujourd’hui constitué en partie de jeunes qui ont débuté par les patouilles. Ils sont responsabilisés, ils prennent confiance, c’est bien. La transmission est à l’origine du projet 3quatre et c’est bien que cela demeure comme cela.

Quel avenir vois tu pour l’association ?

On m’avait posé la question pour les 10 ans de l’association. 10 ans plus tard, j’ai l’impression que 3quatre continue de grandir et qu’il y a un renouvellement avec toujours la même énergie. Être bénévole demande du temps, c’est fatigant. C’est donc parfait qu’il y ait du renouvellement. Quand l’on voit l’énergie des jeunes, le sourire de leurs parents, ce bien être, cet amour cela donne du sens et cela motive à poursuivre. Le lien associatif est important dans une ville, cela ne peut pas être que politique. Et la ville de Malakoff le sait bien. Personnellement, je suis un môme de Malakoff et je ne sais pas si ce projet aurait existé si je n’étais pas Malakoffiot.

Nous imaginons que tu seras  présent à la fête des 20 ans le 17 mai ?

Bien entendu, cela va être l’occasion de croiser plein de personnes qui sont passées par l’association et faire découvrir des ateliers et de la musique aux Malakoffiots. D’ailleurs, pour la fête du 17 mai, je remonte mon groupe d’origine. Nous avons tous super envie de jouer de nouveau ensemble. Nous avons prévu de faire une petite résidence musicale de 3 à 4 jours à fond pour pouvoir rejouer des trucs sympas. Cela va être super.

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